Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

PENDANT LA RÉVOLUTION. 997

« est droite et saine, car l'esprit n'est que l'esclave et ( l'interprète du cœur. » Pour se pénétrer de la vérité de cet adage, il n'y à qu'à entendre ces messieurs. »

L'inquiétude grandissant dans les esprits, les bruits de complots, de conspiration prenant plus de consistance, l'Assemblée se déclare permanente.

Il n'est question que de nouvelles menaçantes : la municipalité de Neuilly envoie à l’Assemblée des cocardes blanches arrachées aux Suisses par des paysans; les gardes du Roi, dans des orgies, portent la santé de Condé, de Bouillé ; on assure qu'ils comptent dans leurs rangs des réfractaires, des officiers de Coblentz; le Comité autrichien s'agite; Paris ést plein de Coblenzistes :

« 30 mai 1792.

« Les circonstances prennent, depuis hier, un caractère très imposant, écrit Edmond. Une foule de faits, plus graves les uns que les autres, ont déterminé l’Assemblée à se déclarer permanente pendant l'espace de huit jours, c’est-à-dire qu'il n'y aura point d'interruption entre ses séances, vu que la chose publique est en danger. Le public demande ardemment, et la motion en a même été faite à l’Assemblée, que la garde du Roi soit licenciée. Les inculpations se multiplient contre elle ; la question a été ajournée; le ministre de la guerre est venu proposer les plus vastes mesures; elles ont été adoptées sans discussion. De

grands événements se préparent. “17e