Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

398 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

a fait des choses admirables, et d'autres affreuses. De pauvres sans-culottes ont reporté à la Commune toutes les richesses qu'ils avaient prises.

« Paris est illuminé et les patrouilles se font comme en 89. Le calme le plus profond règne ici, et la surveillance est si active qu'on peut dormir en repos”. »

Ainsi voici deux récits fournis par deux témoins oculaires ét qui concordent sur tous les points. L'un et l'autre appartiennent à la bourgeoisie ; l'un et l'autre approuvent hautement ce qui s’est passé et sont convaincus qu'ils viennent d'échapper aux plus graves périls, et que le massacre des patriotes était imminent si la Cour n'avait été battue.

Mme X.. revient sans cesse sur le complot effroyable dont on a failli être victime.

« 15 août 1792.

« Les mesures étaient tellement prises pour une Saint-Barthélemy que le miracle de l'Être suprême envers le peuple devient pour moi l’article de foi le plus sacré. ;

«Si le parti contre-révolutionnaire avait eu le dessus, des millions de patriotes auraient été ensevelis avec la liberté sur tous les points de l'empire. »

Le lendemain, notre étudiant est toujours sous l'heureuse impression des événements qui viennent de se passer et il écrit encore :

4. Journal d'une Bowrgevise.