Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

PENDANT LA RÉVOLUTION. 45 jours étaient chers à son peuple. Le Roi, ainsi que toute l'Assemblée, est resté debout. Alors il a prononcé le discours le plus noble, le plus tendre, enfin le plus digne de son caractère. Jamais aucun roi n’a exprimé de sentiments plus débonnaires, jamais aucun roi et son peuple n'ont contracté d'union plus sacrée avec autant d'énergie et de grandeur d'âme. Je t’envoie ce discours : ce n'est pas un modèle d'éloquence, mais quelle bonté! qu'elle est attendrissante dans la bouche d’un souverain!

« M. le Président lui a répondu avec tout l'esprit et toute la finesse imaginable; sa réponse laconique donne beaucoup à penser; tu la verras à la fin de celle du Roi. Les députés qui ont reçu le souverain l'ont reconduit au château; la reine et son auguste famille étaient venues à sa rencontre : « Je partage, s'est écriée la reine en s'adressant aux députés, je partage tous les sentiments que vient de vous exprimer votre monarque, je me trouve heureuse d’avoir à instruire mon fils et j'aurai soin de le former à chérir de pareils exemples, ainsi que la nouvelle Constitution, la juste liberté du peuple et les lois de la nation. » Ona répété à grands cris : « Vive la Reine! Vive la famille royale, qui doit faire le bonheur des Français! »

« Les députés retournés à l’Assemblée, M. le Président a proposé aussitôt à tous les membres de jurer individuellement le maintien de la Constitution. On a réclamé l'appel nominal, et voici la formule du ser-