Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

56 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

Saint Vincent de Paul écrivait avec douleur au cardinal Mazarin le 25 octobre 1652 : « Il est certain déjà que depuis 200 ans ce monastère a marché vers la ruine totale de la discipline et la dépravation des mœurs. Les parloirs sont ouverts aux premiers qui se présentent, même aux jeunes gens non parents : là, les religieuses accourent quand il leur plait, seules et sans témoins, le plus souvent malgré les ordres de l’abbesse; on a même remarqué qu'il y avait dans ce lieu de petites fenêtres, au péril de certaines vierges. Les frères mineurs, recteurs du monastère, n'arrêtent point le mal; bien plus, ils l'aggravent eux-mêmes, car ils avouent hautement qu'ils s’y introduisent pendant la nuit à des heures indues, pour s'y entretenir avec les sœurs. L'un d’entre ces frères a été trouvé la nuit dans une cellule, où il avait été introduit par l’une des plus jeunes religieuses. Plusieurs autres introduisirent aussi de la même manière des jeunes gens dans le couvent. » :

Enfin, pour achever ce tableau désolant, les religieuses portaient des vêtements immodestes ! elles se montraient au parloir brillantes de couleurs empruntées, avec des montres d'or! etc., etc.

Plus tard, l’abbaye acquit un autre genre de célébrité : en 1727, Mile Le Maure, de l'Opéra, quitte le monde pour chercher aux pieds des autels le pardon de ses fautes: elle se retire à Longchamps. Non seulement elle déploie aux cérémonies toutes les ressources