L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs
158 L'ÉCOLE DE MARS
L'École, qui faisait l’objet des débats de la Convention, dormait tranquillement à l'abri de ses palissades sans se douter de ce qui se passait dans Paris. Mais les élèves qui montaient la garde entendaient au loin, à travers la nuit pluvieuse et noire, le son du tocsin, le grondement du canon d'alarme etles roulements de la générale qui rassemblait les sections encore indécises de la capitale. Bentabole et Brival arrivent. Ils font réveiller le camp. En un instant, à l’appel des tambours et des trompettes, l’École est debout, et à la lueur d'énormes monceaux de paille enflammée elle se forme en bataillon carré autour des représentants qui la haranguent. Aux discours de Bentabole et de Brival annonçant qu’un complot se tramait contre la République et qu'il est déjoué, succèdent d’unanimes clameurs de colère et d'enthousiasme : Vive /a liberté! Mort aux traîtres ! Mort à Le Bas! Mort à Bertèche! Nombre d'élèves en voulaient au général de sa sévérité : les plus exaltés coururent se saisir des barrières en déclarant que Bertèche n’en sortirait pas la tête sur les épaules. Tous désiraientvenir àla Convention pour faire à l’assemblée un rempart de leurs corps. Bentabole et Brival leur re-