L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

LE Q THERMIDOR 161

présentait à la Convention. Il annonça que les élèves, « espérance de la patrie, » désiraient avoir le bouheur de défiler sous les yeux de l'assemblée, qu'ils avaient pleuré de rage à la nouvelle du danger de la Convention, qu’ils s'étaient jetés sur leurs armes et qu'ils criaient dans leur impatience : «Nous n’avons pas besoin de poudre, il ne nous faut que des baïonnettes ! » La Convention décida que ces jeunes républicains défileraient devant elle. Au bout de quelques instants, l’École, précédée de sa musique qui jouait les airs les plus guerriers, entrait dans la salle des séances, et à mesure que les élèves passaient, les applaudissements redoublaient et semblaient ne pouvoir finir. « Il est difficile, écrit un journaliste, d'exprimer les sentiments et l'intérêt que tous les spectateurs éprouvent. On admire le bon ordre de ces jeunes guerriers ; déjà sous les traits délicats de leur âge se prononcent une physionomie mâle et la dignité de l’homine. L’éclat de leurs armes est leur unique parure. Ils les manient avec une facilité qui excite la surprise et une douce satisfaction ». Un des enfants de Mars élait à la barre. Il lut une adresse à l’assemblée. Mais le