L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

LE Q THERMIDOR 163

l'opinion : ils menaçaient la Convention lorsque Robespierre et Hanriot échappés paraissaient ressaisir la victoire ; ils se tournaient contre la Commune au fur et à mesure que l'emportaient les partisans de l’assemblée. Une distribution de vivres fut d’un effet décisif: à la vue d’un convoi de saucissons, de pâtés et de bouteilles de vin que le Comité avait achetés chez les traiteurs des alentours, nos élèves affamés crièrent Vive la Convention ! Ce piquant récit ne mérite pas la moindre créance (1).

On a dit aussi que Robespierre élevait ces jouvenceaux à la brochette, qu’il les avait réunis pour en faire ses séides et l’appui Le plus énergique de sa dictature, qu'il tardait exprès à leur fournir un uniforme qui leur eût donné l'apparence et l'esprit d'un corps régulier, que les enfants de Mars, vêtus de guenilles, étaient et restaient les soldats de la populace (2).

(1) I est dû au général Bardin (Dict. de l'armée de terre) es a été reproduit par Thoumas (Les grands cavaliers, I; " Cf. Montzey, Langlois et Lacretelle. Ce dernier fait camper les élèves dans la plaine de Grenelle et assure qu'«on formait leur jeune âge à l’adoration de Robespierre, c'est-àdire aux plaisirs du sang », qu'au 10 thermidor iis « devaient

arrêter, poignarder tous ceux que Robespierre aurait désignés comme ses ennemis »!