L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

LE Q THERMIDOR 165

assez que Robespierre etses partisans ne voyaient pas dans l’École de Mars un sérieux instrument de leurs desseins. Le dictateur n’avait confiance que dans les sections, dans les canonniers et les gendarmes de Hanriot. Pouvait-il faire fonds sur des adolescents qui ne savaient encore à cette époque manier le fusil et qui n'avaient même pas de quoi charger leurs pièces? Une lettre de Peyssard établit sur ce point la vérité. Dans la nuit du 9 au 10 thermidor, au retour de sa mis sion, Bentabole avait dit à la tribune qu'un magasin d'armes inutiles et mal gardées existait près de l'École de Mars et qu’il avait remis les fusils aux élèves parce quil craïgnait pour la sûreté du dépôt. Peysszrd écrivit le 11 thermidor au président de :a Convention que ce magasin était sous ses yeux, dans l'enceinte du camp, et ne contenait que le nombre de fusils nécessaires à l'instruction des élèves, qu'on attendait, selon l'usage, pour distribuer les armes, que les jeunes gens connussent la première partie de l'école du soldat. Quant à l'artillerie du camp, ajoutait Peyssard, cette artillerie redoutable que certains considéraient comme dangereuse à la liberté, quel eftet aurait-elle pu produire puis-