L'école de village pendant la Révolution
ÉTAT DE L'INSTRUCTION EN 1789. 15
prouvèrent les conventions passées entre les habitants et les recteurs d'école ; ils assurèrent le paiement des gages que ces derniers devaient recevoir. Un certain nombre d'écoles, surtout d’écoles gratuites, avaient été fondées par des seigneurs, des prêtres ou des particuliers. On peut en citer un grand nombre dans les années qui précédérent la Révolution et où les idées philanthropiques vinrent seconder le sentiment chrétien‘. Mais la grande majorité des écoles furent établies, entretenues et payées par les habitants eux-mêmes, malgré les charges dont ils ne cessèrent point d’être accablés?.
Le paysan, au dix-huitième siècle, sent de plus en plus la nécessité et l’utilité de l'instruction; il est prêt à faire tous les sacrifices nécessaires pour l’assurer à ses enfants. Il en voit si bien les avantages que dans un grand nombre de traités de uourriture passés dans des villages de Champagne, il est stipulé que l'enfant mineur sera en-
41 On se plaignait en Normandie des entraves que l’administration mettait au zèle de ceux qui voulaient fonder des petites écoles, en percevant des droits « immenses » sur leurs donations. (Hippeäu, Les cahiers de Normandie en 1789, U, 410.)
? Si c'ést principalement la charge de l'Eglise dé n'admettre que de bons maïtres, c'est aux paroissiens à fonder solidement la subsistance de celui-ci. (Règlement du duché de Rethel vers 1680. Portagnier, Etude historique sur le Rethelois, 1874, p. 435-436.)