L'énergie biologique fondamentale

diablement perdue, car réchauilée à temps elle se remet et sa dépense énergétique remonte à sa valeur normale. Remarquons en passant que ce fait montre combien on a tendance à exagérer la part du tonus musculaire et du travail musculaire interne dans la dépense énergétique de l'homéotherme : ceux-ci subsistent même lorsque cette dépense a été réduite au huitième de sa valeur normale.

En résumé, on peut admetire que lhoméotherme et le poikilotherme ont un fond énergétique du même ordre de grandeur, auquel se superpose chez le premier une mise en jeu d'énergie supplémentaire, probablement d'origine nerveuse.

(Laboratoire de physiologie de l'Université de Belgrade).

ACTION DU TOLUÈNE SUR LA LEVURE DESSÉCHÉE, par J. Giaya et M. Drermanovrren.

L'action du toluène sur la levure présente un intérêt particulier, car on considère celte substance comme élaut à la fois mortelle pour la levure et inoffensive pour la zymase. C’esl en se basant sur cette propriété du toluène que Rubner est arrivé à distinguer une « fermentation vitale » et une « fermentation zymatique », toutes les deux représentées dans la fermentation par la levure vivante. Cependant, H. Euler et S. Kullberg (1) ont constaté que la levure desséchée à 40° dans le vide, puis à 50-100° et qu'on pourrait considérer comme étant privée de sa « fermentation vitale » manifestait un pouvoir fermentalif notablement entravé par la présence du toluène. Buchner et Skraup (2), reprenant celte question, sont arrivés à la conclusion que le toluène exerce en eflet une action nocive sur la levure desséchée, mais que cette action, sensible dans des expériences de courte durée, disparaît en majeure partie lorsque l'expérience se prolonge. L'action relardatrice du toluène sur le pouvoir fermentalif de la levure desséchée ne serait donc que passagère.

Nous avons pensé que celle question nétait pas suffisamment éclaircie, aussi avons-nous fait quelques recherches à ce sujet. Nous nous sommes servis dans nos expériences d'une culture pure de levure basse de Prague, desséchée à 359 (1). Cette levure conservée dans une boîte métallique possédait après deux-trois mois un notable pouvoir fermentatif. Les premières expériences faites avec les portions superficielles de notre levure montrèrent que le toluène avait

(x) Zeitschr. f. physiol. Chem. 73, 85, rorr.

(2) Biochem. Zeitschr., 82, ro7 et 134, 1917.

(x) Cette levure nous a élé aimablement fournie par M. Satava, privat-docent à l’Université de Prague, que nous sommes heureux de remercier ici.