L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur
EXAMEN DES PREUVES 191
Dans différentes circonstances, des ordres formels ont été donnés par le Gouvernement à la municipalité de Delft (8) pour que la tombe qui couvre la dépouille de Louis XVII fût entretenue. Récemment encore, la ville de Delft donna son concours à la réfection du cercueil et
l'opinion que la cour néerlandaise s’est rangée de leur côté, c'est-à-dire qu'elle est naundorffiste. Ainsi ils n’ont pas manqué d'exploiter les déclarations du prince Henri « qu’il n’y avait pas mal de naundorffistes en Hollande... » Les partisans et les historiographes de Louis XVII (?) et de sa progéniture se crurent en droit d'en inférer que le prince Henri et, avec lui, la cour de la reine Wilhelmine, « devaient en savoir plus long », émettant aussitôt l'audacieuse hypothèse qu'on avait des preuves certaines à la Haye. Or nous n’hésitons pas à déclarer positivement que ces documents n'existent que dans la fantaisie des naundorffistes…
Ce n’est pas sans une certaine irritalion que nous voyons les naundorffistes répéter avec un sans-gêne vraiment par trop grand que la cour hollandaise est naundorffiste depuis Guillaume Il, surtout parce qu’on la met ainsi en rapport avec des gens un peu suspects.
C’est en vain que nous tenterions d'empêcher les naundorffistes de faire de leurs « preuves hollandaises » un des pivots de leur argumentation, mais nous eroyons devoir affirmer énergiquement, en nousappuyant sur des raisons solides, que ni la cour, ni le gouvernement néerlandais n'ont jamais reconnu les prétentions naundorffistes et que jamais ils n’ont voulu avoir affaire avec ladite famille. C’est plutôt le contraire qui est vrai.
C'est l'effondrement de la thèse même du rapport. 8. Prière de les indiquer.
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