L'année de la peur à Tulle
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Fait et clos le jour et l’an que dessus (quatorze décembre mil sept cent quatre-vingt-neuf).
Signé : Lacombe du Roussel, échevin ; d'Arche, Seilhac,
Brival, Sartelon, Borderie de Vernéjoux,
Ducbhier, l'abbé de Lacombe, Darcambal, Leyx, Floucaui, colonel.
Voici la lettre qui fut adressée par ie Comité à Monseigneur Charles-François-Marius de Rafélis do Saint. Sauveur, évêque de Tulle, en ce moment à Carpentras (1) :
Monseisneur,
La lettre dont Vous nous ävez honnoré le premier de ce mois prouve d’une manière non équivoque que nous avons présumé trop avantageusement de l'état de Vos finances, et nous met dans le cas de Vous témoigner toute la part que nous prenons à Votre triste situation; M. l'abbé Brival avoit été assez discret pour nous épargner cette douleur, en cachant Votre précédente lettre, il ne l'a même communiquée que par Vos ordres.
Pour répondre en même temps à l’une et à l’autre nous prenons la liberté de Vous observer, Monseigneur, que toutes les bourses de la ville se trouvant épuisées par l'emprunt patriotique, il nous est impossible de trouver les douze cents livres dont Vous voulés bien vous charger de payer l'intérêt ; comme Vous nous offrés cependant soixante livres pour cet objet, que Vous faites même le sacrifice de cet argent en faveur de la métropole de Votre Diocèse, nous prenons la liberté de Vous observer, que quoique le comité de subsistance ne soit pas authorisé à prendre le présent don, ni même une somme au-dessous de cent fran:s à titre de prêt, nous nous écarterons cependant de cette règle en Votre faveur, espérant que des temps plus heureux et des circonstances -moins alarmantes Vous permettront de nous secourir d’une manière plus efficace.
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(1) Arch. de la Mairie de Tulle, D. 1, V. 1, p. 30, verso,
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