L'année de la peur à Tulle
des fusils, d’autres des pelles et des pioches qui devaient leur servir pour ouvrir l'étang ; d’autres enfin avaient des filets pour pêcher le poisson. Il est certain que, pour quelques-uns, le but du rassemblement était d'ouvrir et pêcher l'étang, d’autres, et c'était assurément les plus nombreux, étaient là par simple curiosité.
Aussitôt arrivée, la maréchaussée, sans aucune summalion, chargea celte foule qui essaya vainement de résister. Les caval'ers, arrivant par les deux côtés de la chaussée, refoulèrent les paysans dans les bois avoisinant l'étang. — Quelques hommes, armés de fusil, couchèrent en joue les gendarmes, dit-on, mais la poudre seule brûla sur les bassinets de ces vieux fusils à pierre. Pas wn coup de fusil ne fut tiré. Les paysans se bornèrent à pousser des cris et à invectiver les gendarmes qui, par une dernière charge, dispersèrent le reste de l’attroupement. La gendarmerie arrêta dix-huit paysans, la plupart jeunes gens de 14 à 25 ans, qui furent conduits à la prison de Tulle.
Les paysans, chargés par la cavalerie, n’avaient pu résister, mais aussitôt dispersés et arrivés à Saint-Germain, ils mirent les cloches en branle, sonnèrent le tocsin. Le sinistre appel fut entendu et, pendant la nuit, les coups répétés des cloches de Saint-Germain, Favars, Chameyracet Saint-Hilaireappelèrent les paysans de toute la contrée.
Dès le lendemain au matin, un véritable attroupement, cette fois-ci, se formait à Favars.
Nous venons de voir que sur une demarde écrite par Mme de Saint-Hilaire, M. de Combret, commardant la maréchaussée de Tulle, réclamait main-forte à la municipalité de la ville.
Voici Le procès-verbal de cette affaire que nous relevons sur le Registre pour servir aux délibérations générales