L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

34 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

l'histoire de l’Atlantide lui apparaissait comme une fable, mais, en même temps, il a exprimé l'opinion que Solon avait rapporté d'Egypte des notions d'histoire et que certaines idées vagues, sur l'existence de l'Amérique, avaient pu arriver jusqu’à l'Egypte. Avant lui le fameux naturaliste français Buffon avait exprimé l'idée que l'Amérique et, avec elle, l'Irlande et les Açores pouvaient être les restes d’une grande île de l'Atlantique.

Dans son Deutsches Museum (année 1855) Robert Prutz, le littérateur allemand libéral, procura à Jacob Kruger, privat-docent de Bonn, élève de Rôth, le moyen de publier ses subtiles et vastes recherches sur une première découverte de l'Amérique par les Phéniciens. Le but de Kruger était d'utiliser tous ces fragments historiques parvenus jusqu’à nous pour reconstituer grâce à eux « en tant que système cohérent, l'esprit de l'histoire ». Dans cet essai, dont le titre même indique la conclusion générale, Kruger identifie l'Amérique avec l'ancienne Atlantide, déjà connue des Phéniciens. Il fonde son opinion sur les passages de Plutarque et de Diodore que nous avons précédemment rapportés et sur le traité pseudoaristotélicien : des « singularites de la nature ». Kruger avait annoncé qu'il donnerait comme suite à son travail le résultat d’autres recherches montrant la conformité d’autres récits historiques avec ceux de Platon dans le Timée et le Critias. Mais on ne trouve pas trace des publications que Kruger avait annoncées.

Encore à présent on fait souvent un rapprochement entre l'existence de l'Amérique de celle de l’Atlantide, mais non pas en ce sens qu’il y aurait eu identité comme position géographique entre lune et l’autre. On suppose plutôt que l'Amérique est le reste d’un continent insulaire jadis considérablement plus étendu et anéanti pour la plus grande partie par une catastrophe naturelle.