L'atomisme d'Épicure

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provenaient du néant, ils naîtraient à des époques indétermi-

nées, et pourraient s'accroître de rien. Comme ïls naissent

en dés périodes favorables et s’agrandissent par des éléments déterminés, il est évident que chacun d'eux est créé par sa semence propre et à l'endroit où se trouve sa matière propre (x). Si, continue Epicure en développant son idée, ce qui

disparaît était réduit au non-être, alors toutes les choses au- -

raient déjà péri, parce que le terme de leur dissolut un est le non-être. Par contre, l'univers à toujours été et il sera toujours le même que maintenant, car il n y a rien en quoi il nuisse se transformer. De même il n'existe rien qui puisse iénétrer dans l’univers et le changer (2).

Les anciens atomistes, Leucippe et Démocrite, ont consruit leur atomisme dans le désir de libérer la philosophie J’un être des Eléates, immobile et infécond, qui exclut les faits de l'expérience, la génération et la dissolution des choses, la pluralité et le mouvement. Par opposition à la doctrine des Eléates d’après laquelle l'être existe, et le non-être n'existe pas (3), les atomistes ont proclamé que l'être aussi bien que le non-être existent. Plus précisément, ils acceptent la conception des Eléates que l’espace vide est le non-être, mais ils supposent, à côté de l'existence de l'être, l'existence de ce non-être (4), qui devient chez eux principium individuationis. Ainsi les atomes et l’espace vide sont pour les atomistes les

(1) CE De RN. I, 459-214, où Lucrèce démontre par des exemples ce qui adviendrait si la proposition de la permanence de l'être n'avait pas de valeur.

(2) D. L: 59 : ai ei éphelosto dë Td dpombtbuevov sic vd UY] ÔV, xüvTU OV ÉrHAGLEL TO HOGYLUTO, OÙ4 SVTOY TOV ic à OueAteto. 20 uv #0À T0 AGV Gel ToLoütov ñv ofov vüv Éot, x0l Gel voloürov Éotot, oùèv Yüo Éctiw eîc Ô uetuboet. rauoû ydo To nüv ovbèv ÉotuV, Ô v etoehDov eîs oûro thv uetabov zouiogivo. CI. aussi De R. N. Il, 503-307 ; 814815 ; V, 559-560.

(3) Proklus, Tim. IL, 105 B.

(4) Arist. De gen. et corr. I, 8, 595 a, 21 : Met. I, 4, 985 b, 4 ; 156 Îragm: de Démocrite (chez Diels).

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