L'atomisme d'Épicure

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après l’autre, nous ne les voyons pas comme des ensembles

qui se trouvent en un même lieu, ni comme parties qui touchent des parties, mais nous concevons que chacune d'elles sert de mesure pour les grandeurs sensibles. Aïnsi une telle partie, servant de mesure, est contenue plus de fois dans les grandeurs plus grandes, et moins de fois dans les grandeurs plus petites. Epicure admet entre le minimum de l'atome et d'atome lui-même un rapport analogue à celui qui existe =ntre des parties du minimum sensible et le minimum sensible luimême, car c’est seulement par sa petitesse que l’atome diffère du minimum perceptible par les sens. Epicure a imaginé d'autant plus facilement cette analogie qu'il a conclu que l'atome a une grandeur par analogie avec une chose sensible dont la petitesse a été réduite à l'extrême (x).

Du fait que nous voyons le sommet de toute chose qui en forme la plus petite partie perceptible, Epicure a déduit que les atomes aussi ont un sommet. Ce sommet de l'atome est le dernier terme de la petitesse et dépourvu de parties, l'atome même n'étant plus perceptible par les sens (2). Par analogie avec les parties du minimum sensible, Epicure conclut qu'il faut considérer les minima de l'atome comme des limites extrêmes et indivisibles des longueurs, dont on peut ce servir comme de mesure pour ce qui est grand et petit, quand on fait des déductions théoriques sur les choses qu'on ne peut pas voir (3).

Pour rendre plus évidente l'existence des minima dans ‘atome, Epicure dit que si on ne suppose pas ie minimum, les plus petits corps seront composés d'une infinité de parties, puisque chaque moitié aura une moitié, et ainsi à l'infini.

(1) Cf. DL. 58,59. A. Hannequin, dans son livre Essai critique sur lhypothèse des alomes dans la Science contemporaine, Paris 1809, exprime une idée qui paraît être inspirée par l'analogie citée d'Epicure. « Et qu'est-ce en général que l'atome, sinon la réduction, en un élément simple, créé par notre esprit, ou en la loi de ses combinaisons, des qualités et des pro priétés du composé ? » (p. 16-17).

(2) Cf. De R. N4 I, 148-752; 599-602:

(SGEN DT059