L'atomisme d'Épicure

Dr DV

Notre philosophe a conçu, paraît-il, le minimum du iemps comme le moment du temps cofcevable par le raisonnement oi Là A6you dewontot 406vor (1).

11 semble qu'Epicure s’efforçait sérieusement de fonder sur une base solide sa thèse sur la discontinuité du mouvement. À lJ'argument d’Aristote contre la composition du continu d’indivisibles, pris du mouvement (2), il a répondu que le corps se mouvant à travers la ligne, composée des parties indivisibles, se meut à travers toute la ligne, mais qu'il ne se meut pas dans les parties dont la ligne est composée. Dans ces parties le corps est ce qui s’est déjà mû (3). D’après Arisiote un corps doit se mouvoir dans un milieu d’autant plus vite qu'il est plus rare, et d'autant plus lentement qu'il est plus dense (4). Epicure en déduit que dans l’espace vide il ne peut pas exister de différences dans les vitesses avec lesquelles les corps tombent. Dans le vide des atomes lourds, aussi bien que les atomes légers, se meuvent avec la même vitesse. Car si les uns, pour se mouvoir, avaient besoin de plus de temps que les autres, il s’ensuivrait que les atomes plus lents parcourent dans le même temps seulement une partie du minimum d'espace, et cela signifierait que le minimum d'espace n'existe pas, mais quil existe la divisibilité infinie de l'espace. Cette vitesse avec laquelle les atomes se meuvent dans l’espace vide est la plus grande possible. Epicure la compare à la rapidité de la pensée. Les atomes et les corps composés cessent de se mouvoir par cette vitesse, quand) leur marche est contrariée soit par les chocs extérieurs, soit par des .obstacles inférieurs. Des atomes dont un corps est composé chacun possède un mouvement propre; de là, la vitesse de ce corps dépend du rapport qui existe entre les atomes se mouvant dans la même direction que le corps et ceux qui se meu-

(1) CE D:L: 62 ; Arnim, Ouvr: cité, p. 593. (2) Phys. NT, 1.

(3) CE. Simpl. Phys. 218, 5.

(4) CE Phys. NII, 4, 246 a, 13.