L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789

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Acclamée par les suffrages, digne d’une situation aussi élevée, est-il étonnant de voir la reine des fleurs dotée d’une cour, entourée de courtisans et chantée par les poètes? Des fêtes publiques sont consacrées à sa gloire. N'avons-nous pas pris une part active aux premières expositions de roses, à Fontenay-aux-Roses (1863), à Brie-Comte-Robert (1865), à Troyes (1887 ), au titre d’exposant, de membre du jury ou de président organisateur?

Les enfants légitimes, directs ou adultérins du Rosier sont tellement nombreux que la surface du Champ de Mars ne suffirait pas à loger toute la lignée. Nous pouvons dire avec un certain orgueil national que la Rose est le grand succès de l'exposition florale, comme elle est le triomphe de l'horticulture française.

À force de chercher la rose bleue, nos horticulteurs n’ont pas perdu la rose rose, suivant un mot historique. Les noms de semeurs tels que Hardy), Desprez, Prévost, Laffay, Vibert, Cochet, Guillot, Verdier, Portemer, Lévèque, Ducher, Lacharme, Pradel, Jamain, Pernet, Levet, Margottin, sont liés à l’histoire et aux progrès de la rose. Mais combien manquent à l'appel parmi les types peints par Redouté (1759-1840), décrits par Thory (2759-1827)? Où sont les 1,020 noms inscrits au catalooue de Prévost en 18929 ?

En 1811, l’'Almanach des roses de Thomas Guerrapain (17541821), dédié aux Dames, imprimé à Troyes, énumérait déjà près de deux cents variétés de Rosiers, parmi lesquelles six seulement, de la tribu de Bengale ©), sont remontantes.

® «... M. Hardy est le plus passionné, le plus éclairé, le plus favorisé des amants de Flore. . . » Et cet homme heureux a vécu quatre-vingt-dix ans!

® Les rosiéristes ont créé des tribus empruntant leur nom à l’origine du type. Le Rosier de Bengale provient de cette contrée de l'Inde et a été apporté au Muséum, vers 1798. par le chirurgien Barbier; le Rosier de Noisette fat expédié de l'Amérique du Nord, en 1814, par Philippe Noisette à son frère Louis, horticulteur à Paris; le Rosier de PÎle-Bourbon a été trouvé dans celte île par Bréon, directeur des jardins royaux, et envoyé à Jacques, de Neuilly, en 1817; le Rosier à odeur de Thé apporté de l’Inde en Angleterre par Colvill, vers 1789, vient u France vingt ans après; enfin, les Rosiers dits hybrides, produit du croisement entre ces derniers et les anciennes tribus d'origine orientale, musquée, de Provins, Damas, Centfeuilles, ete. Les premières fécondations