L'unité de la politique italienne : (avec une carte)

3% LA POLITIQUE ITALIENNE

L'Italie n'eut pas une minute d’hésitation. Elle ‘avait, pour la guider, une étoile de première grandeur, l'intérêt supérieur de l'Italie qui exige l'héritage de Rome et de Venise, la maîtrise de la Méditerranée. C'est ce qu'exprimait fort bien M. Salandra, successeur de M. Giolitti à la présidence du Conseil, lorsqu'il disait le 18 octobre 1914 : « Ce qu'il faut, c'est nous affranchir de toute préférence, de tout préjugé, bref de tout autre sentiment que celui d'un égoïsme sacré (sacro egoismo) au profit de l'Italie. »

Il est facile de comprendre que cet « égoïsme sacré » ne pouvait se satisfaire dans une guerre entre deux groupes vers mi l'un mi l'autre desquels n'inclinait l'Italie. « La seule inclination des Italiens, disait encore le 5 décembre 1914 M. Salandra, c'est leur inclination pour l'Italie. » |

Dans ces conditions, la seule conduite qui s’imposait était la neutralité. Cette expectative donnerait le temps de guetter l'événement favorable qui permettrait de réaliser « les intérêts vitaux » et les « légitimes aspirations » de la patrie.

Mais, comme le demandait un professeur