L'unité de la politique italienne : (avec une carte)

PEND'ANT LA GRANDE GUERRE 31

classent parmi les « pays irrédimés » : la Savoie, Nice, la Corse, Malte, la Tunisie, etc. Les deux complices oubliaient que l’AutricheHongrie elle-même détenait de ces «pays irrédimés » et que la question serait de savoir si « l’égoïsme sacré au profit de l'Italie » trouverait le Trentin plus avantageux que la Savoie, Trieste préférable à Nice, l’Istrie plus tentante que la Tunisie. Il convenait de remarquer aussi, comme le faisait M. Mario Alberti, que, « sans renoncer à aucun des droits que, dans son intérêt, l'Italie pourra, tôt ou tard, faire valoir également sur la Tunisie, il est bon de faire une distinction très nette et très précise entre les territoires italiens qui sont encore politiquement détachés du Royaume, mais qui pourtant sont des régions de l'Italie, et les pays colonisés par des Italiens, mais qui se trouvent en dehors des frontières naturelles de la Patrie’ ». Or, ces « frontières naturelles de la Patrie » ont les dents longues et mordent très profondément dans l’ancienne monarchie des Habsbourgs. Elles se prolongent même au delà, jusque dans cette

(t) Mario Azseari, Trieste (Turin, 1918), pages B et 6,