L'Unité yougoslave : manifeste de la jeunesse serbe, croate et slovène réunie

DE DL

slovène, où le service slave disparut en premier lieu, le cults des saints Cyrille et Méthode est plus fervent et développé que nulle part ailleurs. Jusqu'au xx siècle où il tomba partiellement sous l'influence des Jésuites viennois, le clergé slovène fut l’un des meilleurs gardiens de la langue nationale contre toute tentative étrangère. Jusqu'à hier, les prêtres serbes prenaient part aux guerres contre les Turcs comme officiers de milice ; et il en fut de même des Franciscains croates en Bosnie et en Dalmatie, qui furent les pionniers de l'idée nationale et dont quelques-uns furent des écrivains très poulaires (Divkovitch, Katchitch, Posilovitch, Martitch).

Par la mouvement religieux, dès ses débuts, les Serbes s'étaient liés aux Croates. Dès la première phase de la lutte nationale, le prince Mihaïlo de Serbie prenait part, avec ses notables, à l'assemblée de Split. Et c'est en Serbie, à la suite des guerres balkaniques, en 1913, que la question religieuse fui définitivement résolue par le Concordat conclu avec le Saint-Siège, introduisant le culte en langue nationale pour les sujets catholiques. Un archevêché catholique ex stait déjà au centre de l’ancien Etar serbe de Zeta, à Bar, en 1067. Nemania, le fondateur de la grande dynastie serbe, était né catholique. Ce n'est qu'à partir du xvr° siècle, lorsque l'Eglise serbe demeura la seule organisation autonome comprenant tous les Serbes, que la notion de religion orthodoxe vint presque se confondre avec la notion de nationalité serbe. C'est plus tard encore, que l'alphabet cyrillique, jusque-là usité par tous, fut abandonné par les catholiques pour l'alphabet latin. Les musulmans de Bosnie ne le quittèrent qu'une fois sous le régime autrichien.

L’antique alphabet slave s'appelait « glagolitsa ». Les caractères réformés ou « tchirilitsa » le remplacèrent rapidement, étant beaucoup plus pratiques. Les plus anciens documents serbes et croates furent écrits dans ces alphabets, aux x1° eb xIm° siècles.