La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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tances dès lors complètement modifiées. Ils ont tout d’abord, à la fin de décembre ou au commencement de janvier, informé verbalement et amicalement le Gouvernement bulgare de cette intention. Mais, les Bulgares ayant commencé, non seulement à faire la sourde oreille, mais encore à prendre ouvertement des dispositions hostiles, les Serbes adressèrent le 25 février/9 mars au Gouvernement bulgare leur demande par écrit ‘.

* Nous donnons ici deux attestations bulgares qui prouvent le bien-fondé de la demande de revision du traité formulée par la Serbie :

Le Dr N. Ghénadieff dans son discours au Sobranié du 9/22 mai de l'an passé disait : « Nous avons eu la possibilité de conclure la paix dans de bonnes conditions ; maintenant que nous sommes au mois de mai, après la conclusion du traité à Londres, nous avons reçu une portion de la Thrace, une portion digne d'envie, elque nous rv'espérions pas recevoir, maintenant les Serbes et les Grecs nous pilleront en Macédoine. »

M. Dim. Rizoff, ministre de Bulgarie à Rome, dans une lettre ouverte adressée à la rédaction du Svobodno Mniénié, no 4, de 1914, sous le titre : Comment a élé amenée la catastrophe, écrit textuellement ceci :

« La troisième faute que nous avons commise est d’avoir changé le caractère primitif de la guerre en faisant d'une guerre de libération une guerre de conquête et en réclamant pour frontière la ligne Rodosto-Midia. Cette faute, non seulement a infligé un démenti à la note des Alliés qui à déterminé la Turquie à nous déclarer la guerre, et le manifeste royal par lequel à notre tour nous avons déclaré la guerre, mais elle a donné naissance à la malveillante légende suivant laquelle nous prétendions à l'hégémonie des Balkans, légende qui a été très habilement exploitée par les Serbes et par les Grecs. Le monde commence à s'étonner de ce que nous ne voulions pas faire de concessions aux Serbes et aux Grecs en Macédoine, alors que nous accaparions toute la Thrace et étendions nos frontières jusque sous les murs de Constantinople. Ces visées ét ces aspirations refroidirent quelque peu les Russes à notre égard qui commencèrent à en visager dès lors nos prétentions avec quelque défiance et éloignèrent de nous tous les