La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Les six mois quise sont écoulés entre juillet 1914 et le commencement de 1915 n’ont pas confirmé les prédictions bulgares ; au contraire, les événements se sont développés dans un sens opposé aux désirs malveillants de la Bulgarie. L’orientation de la politique bulgare ne s’est cependant pas modifiée, même quand la Turquie est entrée en action comme alliée de l’Autriche et de l'Allemagne. On a néanmoins commencé à Sofia à mieux comprendre les événements et à les interpréter plus exactement, à vrai dire, sans modifier son point de vue, et cela dans l'espoir que l’Autriche écraserait la Serbie assez à temps pour ouvrir à la politique bulgare les perspectives tant convoitées.

L’organe de M. Guéchoff et du parti national,

soi-disant «révoltes » n’ont lieu que le long de la frontière bulgare, qu'en outre les assaillants sont armés de fusils du gouvernement bulgare et habillés avec l'uniforme militaire bulgare (V. la Samooùprava du 15/28 septembre 1915, article de tête) ; qu'enfin 15.000 à 20.000 Macédoniens ontémigré de Bulgarie après la guerre des Alliés.

Il est donc inexact que ces attaques soient effectuées par des Macédoniens qui voudraient affranchir leurs frères du joug serbe. Les émigrants macédoniens n'en sont que l'instrument et le paravent. Les Bulgares mème fabriquent artificiellement des émigrants en amenant en Bulgarie des populations frontières en masse.

En réalité, c'est la camarilla et l'attaché militaire autrichien à Sofia qui sont les auteurs de ces attaques. Il y a longtemps que la Cour de Sofia se livre à ce sport.

M. S. Kostourkoft l’a déclaré publiquement au Sobranié, l'année dernière, pour la fameuse insurrection de 1905, et pour les événements postérieurs de « Istip et Kotchana » qui ont été provoqués par l'invasion bulgare sur un geste et conformément au désir de la Cour bulgare. (V. G. R. sténographiques XVII du Sobranié, 1914, p. 527, 529, etc.)

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