La correspondance de Marat

XII INTRODUCTION

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naturellement amené à reprendre son indépendance :.

Il était, à ce moment, dans tout l'éclat de sa renommée de médecin et de savant. C'était aussi, comme on vient de le voir, le moment où Roume de Saint-Laurent faisait des démarches auprès de la cour de Madrid pour que la direction de l'Académie des Sciences qui s’y constituait fût confiée à Marat. La correspondance de Marat et de Roume à ce sujet, telle que nous la connaissons, s’échelonne du 2 juin 1783 au 20 novembre de la même année. Elle est d’une grande importance, non seulement parce qu’elle éclaire un des épisodes les plus intéressants de l'existence de Marat avant la Révolution, mais aussi parce qu'elle contient un document capital : la lettre de Marat du 20 novembre 1783. Ceite lettre, accompagnée d’une série de pièces justificatives, est une sorte d’autobiographie, au cours de laquelle Marat s'attache à démontrer avec quel art et quel acharnement ses ennemis scientifiques avaient déchaîné contre lui leur jalousie et leur colère. Toutes les machinations de l’Académie y sont étalées avec des preuves irréfutables. Ces machinations, si réelles en 1779 et 1780, s'étaient d'ailleurs si bien continuées jusqu’en 1783, que Marat en demeura la victime, et

1. Nous savons, en effet, par une lettre à Roume de Saïint-Laurent, que, dès le mois de juin 17183, Marat était siparfaitement convaincu du succès des démarches faites par Roume, qu'il se préparait à partir pour l'Espagne et consacrait une partie de son temps à étudier la langue espagnole.