La correspondance de Marat

268 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

CVI LETTRE A LA CONVENTION ‘ (2 juillet 1793)

Citoyens collègues,

A quoi songe votre comité de salut public? Sommeillet-il, ou refuse-til d'agir? J’ai demandé il y a dix jours que les mesures que vous avez prises contre les autorités constituées d'Évreux fussent prises contre celles de Lyon : vous avez renvoyé ma demande au comité, et il garde le silence. Ces mesures pouvaient alors ramener à l'ordre les aristocrates du département de Rhône-et-Loire, comme elles y ont ramené ceux de l'Eure. Aujourd’hui que ces traîtres ne reconnaissent plus l'autorité de l'assemblée nationale, il n’y a que le déploiement des forces nationales qui.puisse les faire rentrer dans le devoir. Je propose donc qu'après avoir mis hors de la loi les corps administratifs de ce département, vous appeliez contre eux les braves sans-culottes du Cantal, du Puy-de-Dôme, de l'Ain, de la Haute-Loire, si dans huit jours ils refusent de se soumettre. L’incluse que je vous fais passer, et dont je connais l’auteur, vous prouvera que vous n'avez pas un instant à perdre, si vous voulez prévenir l'assassinat de cent malheureux patriotes ?.

MaRaT.

1. Le Publiciste de la République française, n° 232 (mercredi 3 juillet 1793). On ne trouve aucun écho de cette lettre dans le Moniteur Universel.

2. Voici le texte de cette lettre :

« Lyon, le 28 juin 17193. « Citoyen législateur, « Vous n'avez pris qu'une demi-mesure en faisant rendre le décret