La fédération de Pontivy et les Angevins : (1790)

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voyée à toutes les sections de la capitale, pour les engager à s'y joindre. Ainsi le véritable esprit de patriotisme gagnera de proche en proche. Ainsi commence à se former cette grande chaine dont vous avez saisi, pour ainsi dire, le premier anneau,

et qui réunira pour le commun bonheur tous les peuples de cet empire.

Le 29 mars, les députés extraordinaires furent présentés à la Société des Amis de la Constitution, séante aux Jacobins, par les députés ordinaires des deux provinces. Joseph Delaunay, portant la parole, dit :

Quand les Français de la Bretagne et de l’Anjou se sont assemblés à Pontivy pour jurer d'être unis à jamais par les liens d'une seinte fédération, de soutenir la nouvelle Constitution de l'Etat, de maintenir les lois et d'être inviolablement attachés à leur Souverain, quand ils nous ont chargés de porter à l'Assemblée Nationale leurs vœux et leurs serments, ils nous ont dit : Dans tous les lieux où vous trouverez des ciloyens et des amis de la liberté, allez en notre nom leur Présenter notre pacte, comme un signe d'alliance et d'amitié, comme le gage le plus cher de notre estime et de notre dévoñment. Dites aux Français de tous les âges et de tous les pays que nous les conjurons de se coaliser avec leurs frères de la Bretagne et de l'Anjou ; dites-leur qu'une associalion générale et indissoluble est le seul moyen d'affermir la révolution, d'élablir une surveillance active dans toutes les parties du royaume, et de rendre vains les projels des mécontents ét des rebelles. Nous venons parmi vous remplir les vœux de nos compatrioles, en offrant aux amis de la Constitution le pacte exprimant le serment que nous avons fait de la défendre jusqu'au dernier soupir ; cet hommage nous a paru digne des citoyens qui ont préparé les bases de cette Constitution de bonheur et de liberté, sans laquelle il nous serait impossible d'exister, puisque le cri de ralliement de nos phalanges citoyennes est et sera toujours la liberté ou la mort. Mais si les Français de la Bretagne et de l’Anjou ont juré de vivre libres ou de mourir, ils ont aussi juré de venir au secours de la patrie par tous les moyens qui sont en leur puissance. L'Assemblée Nationale a regardé comme une ressource régénéralive la vente de quaire cent millions de