La France sous le Consulat

212 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

Talhouet, de Luçay, Lauriston, sont désignées « pour faire auprès de M" Bonaparte les honneurs du palais » : chacune d'elles est de service pendant une semaine. Une étiquette rigoureuse règle bientôt tous les actes de la vie du palais. M de Rémusat, qui fut attachée en 1802 à la personne de M" Bonaparte, décrit, dans ses mémoires ce relour aux usages monarchiques qui donna bientôt à la résidence du Premier Consul « de grandes ressemblances avec le palais d’un souverain ». Ce sont, d'abord, les ambassadeurs qui, pour la présentation de leurs lettres de créance ou de rappel, sont reçus « avec les cérémonies usitées chez les rois » En 1802, à l’occasion de la mort à Saint-Domingue du général Leclerc, beau-frère de Bonaparte, les dames du palais reçoivent l'ordre de porter le deuil, et Les ambassadeurs viennent aux Tuileries, vêtus de noir, présenter au Premier Consul et à sa femme leurs compliments de condoléances. En 1803, au retour de leur voyage dans les départements du nord et de la Belgique, où ils avaient été reçus avec des honneurs plus que royaux, le Premier Consul et M*° Bonaparte sont harangués et complimentés à SaintCloud par une députation des corps de Etat et des tribunaux. La femme du Premier Consul a l'attitude d’une souveraine : les femmes se lèvent lorsqu'elle entre ou qu'elle sort. Toutes les fois qu'un ambassadeur où quelque corps de l'Etat sort de l'audience des Consuls, il va chez M*° Bonaparte, comme autrefois chez la reine. Ce rang assigné à sa femme en publie, Bonaparte l’impose jusque dans l'intimité d'un diner de famille, chez son frère aîné Joseph, où il relègue sa mère à la seconde place.

Le Premier Consul prit possession au printemps de 1802 du château de Saint-Cloud, qui devint sa résidence d'été officielle, maisil conserva une prédilection pour La Malmaison, propriété située près de Rueil, que Joséphine avait achetée pendant l'expédition d'Egypte, dont elle avait ré-