La France sous le Consulat

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reformer des liens entre les hommes civilisés ». Il fallut, néanmoins, près de dix à douze années pour faire du grand monde du Directoire une société polie.

Un indice remarquable du changement profond accompli dans la société, c’est le rétablissement des convois funéraires. La Révolution avait détruit le respect et le culte des morts, tout au moins elle en avait empêché les manifestations extérieures. Le premier convoi qui traversa Paris, avec les honneurs d’une pompe funèbre, fut celui de l'académicien Noël François de Wailly, mort le 7 janvier 1801. L'Institut en corps l’accompagna. Le rapport de l’académicien Baudin sur cette cérémonie signale les voitures qui s'arrêtent, les passants qui se découvrent « par un mouvement libre et indélibéré », les propos des gens du peuple recueillis au passage : «Il ya longtemps que nous n’en avons tant vu. A la fin, en voilà un qui à trouvé des parents et des amis! Celui-là, on en tient compte ! » Cet exemple fut suivi. Les honnêtes gens osèrent porter un deuil de famille, sans craindre d'être insultés par la populace. Encore les funérailles eurent-elles lieu de préférence à la fin de la journée, ou même à la nuit close.

Les variations du costume reflètent la transformation de la société. Les modes féminines du commencement du Consulat sont celles du Directoire. Les deux types dominants sont les vêtements à l'anglaise et à l'antique. Les vêlements à la mode de Londres où ont émigré plusieurs de nos plus fameuses modistes, ont alors une élégance toute française : ils habillent et ils couvrent, tandis que les vêtements à l'antique découvrent et déshabillent. Ce sont des châles ; de longues et larges écharpes ; des spencers, c'est-àdire des vestes dégagées ne descendant pas au-dessous de la taille, qui est alors extrêmement courte. Les coiffures sont des turbans ou des chapeaux composés d’une forme haute et d’une avance par devant. C’est David et son école qui ont