La France sous le Consulat

34 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

titution est suspendue dans les 12°, 13°, 14° el 22° divisions militaires ; les gardes nationales de toutes les communes prendront les armes et chasseront Îles brigands de leur territoire; toute commune qui donnera asile el protection aux brigands sera traitée comme rebelle, et les habitants pris les armes à la main seront passés au fil de l'épée; tout individu qui prêchera la révolte et la résistance armée sera fusillé sur le champ ‘. — Les instructions au général Brune recommandent « une grande tolérance pour les prêtres ; des actes sévères envers les grandes communes pour les obliger à se garder et à protéger les petites. N’épargnez pas les communes qui se conduiraient mal. Brûlez quelques métairies et quelques gros villages dans le Morbihan et commencez à faire quelques exemples. Ce n’est qu'en leur rendant la guerre terrible que les habitants eux-mêmes se réuniront contre les brigands et sentiront enfin que leur apathie est funeste. Tout individu qui se soumettra, accueillez-le, mais ne souffrez plus aucune réunion de chefs ; n'ayez plus aucune espèce de pourparler diplomatique. Vous ferez dire aux chefs, Chatillon, d'Autichamp, Bourmont, d'Andigné, Frotté, que, s'ils accèdent aux proclamations faites par le gouvernement, ils aient à vous le faire connaitre, ainsi que l'endroit où ils se retirent, afin que leurs personnes et leurs propriétés soient respectées. On n’exige d'eux autre chose que la soumission, et d'employer leur influence, même sans proclamation publique, pour dissoudre les rassemblements. Quant au désarmement, après avoir détruit Georges, dissipé quelques rassemblements et fait quelques exemples, vous y procéderez * ».

Les résultats ne se firent pas attendre. Les départements de la rive gauche de la Basse-Loire qui avaient le plus souffert des guerres précédentes et se trouvaient le moins à por-

4. Aux habitants des départements de l'Ouest, 11 janvier 1800. Correspondance.t.VI. 2, Correspondance, t. VI, 14 janvier 1800.