"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (оштећен примерак)
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PRÉFACE.
en 1842, mais qu’il cherchait très sérieusement en 1827, s’il la doit à quelqu’un, c’est assurément à Charles Nodier et à Fauriel, dont il ne prononce le nom ni dans la première ni dans la seconde de ses préfaces. Fauriel, en effet, a recueilli et publié les chants populaires de la Grèce moderne qui confine aux pays de nationalité serbe et partage avec eux certains traits de mœurs, certains souvenirs historiques. Nodier a été le bibliothécaire des gouverneurs français de l’lUyrie, en 1813, et le rédacteur en chef de notre journal officiel, publié à Laybach. Sur les informations, plus ou moins authentiques, qu’il avait ramassées làbas, il a bâti Jean Sbogar et Smarra, sans parler d’une publication semi-érudite à laquelle le Journal des Débats avait ouvert ses colonnes. C’est là, probablement, que Mérimée a entrevu l’âme serbe, ou, du moins, qu’il a trouvé les traits qui lui ont servi à particulariser, à dater, à localiser l’âme primitive qu’il voulait mettre en scène. Nous voilà maintenant édifiés et vous penserez peut-être que M. Yovanovitch a joué un assez mauvais tour à Mérimée en faisant justice de sa seconde thèse aussi bien que de la première. Mais je crois, au contraire, qu’il a rendu un service signalé à notre auteur en confrontant ses matériaux avec son œuvre et que personne, avant lui, n’avait si bien mis en lumière l’incomparable talent avec lequel le grand artiste transformait une matière