"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (оштећен примерак)

« LA GUZLA » DE PROSPER MÉRIMÉE

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LES ILLYRIENS AVANT « LA C.UZLA ».

tait « plusieurs ouvrages qui paroissent intéressans particulièrement ceux qui sont écrits en langue illyrique... par les principaux écrivains qui ont honoré et honorent aujourd’hui la littérature ragusoise l ». Nous ne savons pas ce qu’il advint de cette acquisition de livres serbo croates si toutefois elle fut faite mais nous savons que, quarante ans après, l’enthousiaste Charles Nodier écrivait dans la seconde préface de sa nouvelle de Smarra : « Aujourd'hui on sait même à l’institut que Raguse est le dernier temple des muses grecques et latines 2 . » La bonne volonté de l’institut ne profita guère aux lettres illyriennes, et, comme nous allons le voir, le véritable intérêt pour elles ne fut pas provoqué par l’initiative de ce corps. Il venait d’un autre côté. Seulement, ce ne furent pas les œuvres élégantes des pseudo-classiques ragusains qui furent découvertes, mais la poésie nationale et populaire des montagnards « morlaques » . Toutefois il nous faut remarquer que, bien avant cette époque, dans la première moitié du xvm e siècle, quelque chose qui venait de Serbie, quelque chose d’horrible et de terrifiant, l’idée du vampirisme, avait

1 Toute la correspondance à ce sujet entre l’institut, le ministre des Relations extérieures et le consul général de France à Raguse, a été publiée par M. §vrljuga dans les Starine, t. XIV, pp. 70-79. 2 Parmi les derniers poètes serbo-croates de l’école ragusaine il faut mentionner un Français, Marc Bruère-Dérivaux (Marko Bruerovic), né vers 1770, mort en 182|. Son père représentait la France auprès de la République de Raguse, aussi apprit-il si bien la langue indigène qu’il devint capable d’écrire des traductions, des satires et des comédies. Bruère-Dérivaux passa toute sa vie parmi les Slaves méridionaux, fut consul de France à Scutari en Albanie et mourut pendant un voyage dans l’île de Chypre. Sur son œuvre poétique, il existe une étude critique de M. J. Nagy, Marko Bruère als ragusanischer Dichter, dans l’Archiv fur slavische Philologie, l. XXVIII, pp. 52-76, Berlin, 1906.