"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

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CHAPITRE 11.

comme « un plus grand poète que l’ionien Homère ». En 1773, Herder écrivit son Ossian et la poésie des peuples anciens l . Bürger, qui n’était alors que le poète de la Dame Schnips, avant de devenir celui àe. la Lénore, éprouva, lui aussi, une sorte de fièvre ossianique 2 . A l’Université de Gœttingue, Christian Heyne se fit le champion de Macpherson. Goethe, à son tour, s’inspira d’Ossian dans PEentAer et en d’autres endroits de ses œuvres. (« Le divin Ossian a chassé Homère de mon cœur 3 . ») Le succès des Reliques de Percy fut encore plus vif et plus durable. Les ballades anglaises furent reçues avec un grand enthousiasme par le cénacle de Lessing 4 , tandis que Herder poursuivait sa campagne en faveur d'une nouvelle poésie allemande vraiment nationale et populaire, qui ne serait plus ni une « bulle de savon classique » ni la poésie burlesque de son époque. « Sachez-le, écrivait Herder, sans contredit le plus actif médiateur de l’influence anglaise, plus un peuple est sauvage, c’est-à-dire vivant et agissant (le mot sauvage ne signifie rien de plus), plus aussi ses chansons, s’il en a, seront vivantes, libres, impressives, lyriques et dramatiques tout ensemble ! Moins sa tournure d’esprit,

alors des instructions pour préparer le texte original et la traduction en regard. Mais cette tentative resta sans effet. (M. ôurÈin, Das serbische Volkslied, p. 39.) 1 Joseph Texte, Jean-Jacques Rousseau et le cosmopolitisme littéraire, p. 388. 2 Hermann Hettner, op. ait., p. 455. 3 J. Texte, op. cit., toc. oit. G. Bonet-Maury, op. oit., pp. 48-54. H. A. Beers, Romanticism in the XYlllth Century, pp. 300-301. H. F. Wagener, Das Eindringen von Percy's Reliques in Deutschland, Heidelberg, 1897. Heinrich Lohre, Percy zum Wunderhorn, Beitrage zur Geschichte der Volksliedforschung in Deutschland, Berlin, 1902.