"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

LA BALLADE POPULAIRE AVANT « LA GUZLA ».

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elle déclarait dans la Revue encyclopédique : « On pourra bientôt juger en France du mérite de ces chants serbes, dont la traduction s’imprime et paraîtra incessamment, avec des notes et des éclaircissements indispensables pour bien saisir l’ensemble et les détails d’une poésie tout à fait populaire, née des besoins d’un peuple sur lequel nous avons eu jusqu’à présent si peu de notions, et empreinte de mœurs et d’habitudes que nous connaissons à peine l . Mais cet ouvrage ne parut jamais, sans doute parce qu’on le jugea inutile après la Guzla 2 . i 6 LES MYSTIFICATEURS LITTÉRAIRES MM. Paul Reboux et Charles Muller firent paraître, il y a quelque temps, un livre qui obtint le plus légitime des succès. Leur livre A la manière de... est un recueil de pastiches. Il en est d’amusants : d’autres nous apparaissent ironiques, tous sont pleins d’esprit. Tour à tour, les auteurs pastichent M me de Noailles, Maurice Maeterlinck, de Heredia, Shakespeare, La Rochefoucauldt, Huysmans, Conan Doyle. Ce livre est, dans son genre, un chef-d’œuvre, c’est aussi un tour de force. Mais dans l’esprit des auteurs, il n’y eut jamais l’inten-

1 Revue encyclopédique, juin 1827, p. 676. 2 Voir ci-dessous, ch. vin, g 2. Quelques jours après la Guzla parurent les Mélodies romantiques, « choix de nouvelles ballades de divers peuples », où figure aussi (pp. 76-79) une poésie serbo-croate, les Fiançailles de Vaivode, « nouvelle hongroise », qui n’est autre chose que la Pisma od vojvode Janka de Kafiié, traduite sur l’extrait italien qu’en a donné l’abbé Fortis dans son Viaggio in Dalmazia.