"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

PROSPER MÉRIMÉE AVANT « LA GUZLA ».

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Ses études finies, Mérimée commence à fréquenter le monde littéraire et artistique. Il est toujours en relations avec Ampère; ses amis sont Albert Stapfer, l’un des premiers traducteurs français du Faust 1 , Stendhal, David d’Angers, Victor Jacquemont, jeune naturaliste mort prématurément, dont la Correspondance obtint un très vif succès 2 . Stendhal trace dans son journal un curieux portrait du Mérimée de ce temps-là : Ce pauvre jeune homme en redingote grise et si laid avec son nez retroussé, avait quelque chose d’effronté et d’extrêmement déplaisant. Ses yeux petits et sans expression avaient un air toujours ie même et cet air était méchant. Telle fut la première vue du meilleur de mes amis actuels. Je ne suis pas trop sûr de son cœur, mais je suis sûr de ses talents, c’est M. le comte Gazul, aujourd'hui si connu et dont une lettre reçue la semaine passée m’a rendu heureux pendant deuxjours 3 . Il court les salons : celui de M me Ancelot dont il dira tant de mal dans une brillante lettre à Stendhal 4 ; dans ce salon on admire son cosmopolitisme 5 . Il est l’un des visiteurs assidus de M me Clarke et de M me Récamier 6 . Albert Stapfer l’introduit chez son père, ancien ministre plénipotentiaire de la Confédération helvétique à Paris, un vieux lettré chez qui se réunissent Humboldt, Stendhal, Victor Cousin 7 . Il suit les vendredis de Violletle-Duc, « où se livraient de terribles batailles littéraires

Mérimée, nous ne savons d'après quelle autorité, un Rapport fait à la société d'encouragement pour l’industrie nationale, Paris, 1821. Ce rapport est 'dû à Léonor Mérimée. 1 Publié en 1828. Le premier traducteur du Faust paraît avoir été Saint-Aulaire (1823). 2 F. Chambon, Notes sur Mérimée, Paris, 1903, pp. 4-5, 22. 3 Stendhal, Souvenirs d’egotisme, pp. 108-109. 4 Revue de Paris, du 15 août 1899. 3 M“ e Ancelot, Un Salon à Paris, 1834 d 1864, Paris, 1866, pp. 169171. 6 F. Chambon, op. cit., loc. oit. 7 A. Filon, Mérimée et ses amis, Paris, 1894, pp. 13-14. 13