"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

DATE DE « LA GUZLA ».

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pagnon de voyage cinq ou six de ces traductions. Je passai l'automne à la campagne. On déjeunait à midi et je me levais à dix heures ; quand j’avais fumé un ou deux cigares, ne sachant quoi faire avant que les femmes ne paraissent au salon, j’écrivais une ballade. » Cela se passait, donc, avant le départ d’Ampère (6 août 1826) : autre preuve que la Guzla fut composée avant 18271. Reste à savoir pendant quel « automne » et dans quelle « campagne »? Fut-ce pendant l’automne 1826 (si l'on peut appeler ainsi le mois de juillet et le commencement d’août !) à Boulogne-sur-Mer d’où est expédiée la lettre à Stapfer, sur cette « plage romantique », patrie de l’inconnue 2 ? Ou ne faudrait-il pas reporter d’une année en arrière la naissance, nous entendons la confection du manuscrit, de la Guzla et chercher la « campagne » ailleurs qu’à Boulogne-sur-Mer ? Les correspondances publiées jusqu’à aujourd’hui ne nous permettent pas de répondre d’une façon certaine à cette double question ; mais, comme nous avons dû renoncer à placer en 1827 la composition de la Guzla, de même nous rejetterons l’opinion d’Eugène de Mirecourt selon qui elle aurait été « fabriquée à Paris, dans un bureau de ministère 3 », prétention d’autant plus dangereuse qu’Eugène de Mirecourt est une des « autorités que l’on consulte toujours, mais qu’on ne cite jamais ». Non seulement la Guzla ne fut pas écrite à Paris, mais surtout elle ne le fut pas dans un « bureau

1 Toutefois, deux des ballades ne furent ajoutées que le 22 mars 1827, pendant l’impression même du livre. (M. Tourneux,. op. oit., P- 9.) 2 Gf. Léon Séché, Plages romantiques : Boulogne-sur-Mer, dans l’Écho de Paris du 11 août 1908. 3 Eugène de Mirecourt, Mérimée, pp. 38-40.