"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

INFLUENCE DE NODIER.

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Le vampirisme qui- tient aussi une place considérable dans ses ballades et dont, chose curieuse, Charles Nodier était également le représentant le plus connu en France, battait son plein entre 1820 et 1823; en 1827, il n’était plus de mode même auprès des parodistes. Enfin, les Chants populaires de la Grèce moderne de Fauriel, qui provoquèrent ceux de l’lllyrie moderne de Mérimée, sont de 1824. Il est fort improbable que Mérimée ait attendu trois ans pour s’en inspirer, d’autant plus qu’il connaissait personnellement leur éditeur. La Guzla fut donc écrite en 1825 ou en 1826 ; « en une quinzaine de jours » peut-être, mais après avoir été longtemps mûrie et comme élaborée dans la mémoire. Il faut reporter à 1820 la première idée que Mérimée put en avoir, époque où il rêvait avec Ampère « une traduction exacte d’Ossian, avec les inversions et les images naïvement rendues ». i 2 INFLUENCE DE NODIEB LE MOT « GUZLA » HYACINTHE MAGLANOVICH Dans son discours de réception àl’Académie française, qui est un chef-d’œuvre de cruelle ironie, Mérimée, prenant la place de Ch. Nodier, déclarait n’avoir « malheureusement » connu son prédécesseur que dans ses ouvrages 1 . Ces « ouvrages », l’auteur de Colomba ne les estimait pas beaucoup ; ou plutôt, il affectait à leur propos un sourire légèrement indulgent. C’est ainsi

1 Recueil des discours de l’Académie française, 1840-1849, p. 419. 11 fut reçu le G février 1845.