"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)

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CONCLUSION.

réputées. Avec raison, M. Filon remarque qu’il ne leur manque que la versification pour être vrais chefsd’œuvre du genre. A un point de vue plus général, nous pourrions dire que la Gconsidérée comme document de « Mil huit cent trente, époque fulgurante », se rattache surtout à ce courant caractéristique de la nouvelle école, où fraternisent la littérature et la peinture, où l’on est amoureux du ciel levantin, des visages basanés, de la bijouterie orientale. De fait, le résultat le plus positif qu’ait légué l’exotisme romantique aux lettres françaises, nous ne parlons que des lettres, est l’enrichissement et le perfectionnement de cet art descriptif qui fut la grande innovation de Bernardin de Saint-Pierre : introduction de couleurs, d’images et de types ignorés jusqu’alors, reconstitution enthousiaste, sinon très exacte, de paysages lointains, évocation de races étrangères : l’Espagne, l’ltalie, la Grèce, l’Orient,. . . l’lllyrie enfin. A vrai dire, ces peintures sont trop vives, trop éclatantes : elles visent à l’effet immédiat et sont parfois entièrement et volontairement fantaisistes. Néanmoins, par cette intention même de sortir d’un cadre étroit et exclusif, elles inaugurent, quel que soit le ton des railleries faciles d’une postérité ingrate, elles inaugurent, disons-nous, l’art descriptif et le cosmopolitisme littéraire de notre époque, plus calme et plus consciencieux, depuis H. Taine jusqu’à Jean Lorrain. Celui qui a écrit le Théâtre de Clara Gaznl et la Guzla, qui a introduit dans la littérature française les Carmen et les Colomba; celui qui a traduit les Russes, admiré les Anglais, a très largement collaboré à la formation de ce goût nouveau et ceci en dépit de toute la sécheresse de son style et de toute l'horreur que, plus tard, plus scrupuleux et mieux documenté, il eut — ou