"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (са посветом аутора)
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CHAPITRE PREMIER.
être amené à rechercher le coloris plus que ne l’avait fait l’auteur des Morlaques. En effet. Mérimée, reconstituant quelques pages de Fortis, ne composera que des morceaux fragmentaires, changeant à chaque moment ses acteurs et sa scène, morcelant à dessein son sujet. La comtesse de Rosenberg, au contraire, puisant à la même source, est contrainte c’est une nécessité du roman de combler toutes les lacunes pour donner une unité factice à son œuvre. La tâche était plus lourde, sinon impossible, et il n’est que très naturel d’en constater l’insuccès. Mais l’effort était beau, surtout à une époque où il n’y avait pas de précédent; il mérite une attention d’autant plus sympathique que Zes Morlaques, pris dans leur ensemble, paraissent beaucoup plus « illyriens » que Jean Sbogar ou de Charles Nodier, ouvrages écrits pourtant trente ans plus tard, après un séjour de l’auteur parmi les Slaves du Sud, et qu’on croit aujourd’hui encore avoir subi l’influence de ce séjour 1 . Parlant de l’influence de Macpherson, nous avons fait allusion aux morceaux pseudo-antiques qui se trouvent dans les Morlaques. Ces prétendus spécimens de « poésie esclavonne », au nombre de dix, sont disséminés dans le cours du volume conformément aux exigences du récit. On en a réuni l’indication dans une table particulière placée à la fin des Morlaques. Voici les titres de ces poésies-: Chanson de Pecirep, Histoire d’Anka, Épithalame de Radomir auxnocesde Jervaz, Epithalame de Dascia aux noces de Jervas, Prière à l’image de Catherina, Chanson de mort de Dabromir, Chanson de la bienheureuse Dianiza, Chanson de
1 A ce sujet, voir ci-dessous, 7, Bet 9.