La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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VI

A Saint-Florent, le 20 octobre 1793, l'an 11 de la République une et indivisible.

Lettre du Représentant du peuple, Merlin de Thionville. Citoyens administrateurs, la bande de la Vendée, à moitié détruite et ayant perdu ses chefs, est passée de Pautre côté de la Loire ; nous arrivons ce soir au Pont de Sey. pour tomber sur eux en avant d'Angers, pendant qu'une autre colonne les serrera en venant par la route de Nantes. Il nous faut des vivres pour 10,000 hommes, demain le matin. Le moment est arrivé de sonner le tocsin, de prendre des mesures révolutionnaires, de leur fermer le passage de la Bretagne, de faire évacuer les vivres de tous les villages, par lesquels ils peuvent se jetter dans la Bretagne. Faites une proclamation ; montrés Lion razé, la Vendée en cendres et le sang des traitres et des royalistes inondant les païs révoltés en cimentant la république. Au surplus, nous espérons qu'avec du zèle vous coopérerez à disperser les restes de la horde, dont les individus iront tomber de tous côtés sous la hache de la guillotine.

Je suis, avec fraternité, votre concitoyen,

Merlin, de Thionville. Représentant du peuple.