La Macédoine
et pour se donner en Russie comme l'avocat principai de la cause bulgare.
Pryanoff, patriote bulgare connu, ayant fait ses études à Belgrade et connaissant par conséquent toutes les différences entre les deux langues, bulgare et serbe, savait fort bien que les Macédoniens sont de nationalité serbe. Néanmoins, cette certitude ne le gêna pas plus que Verkovic et il publia, en 1872, des « Abécédaires » pour les écoles bulgares de Macédoine où il insistait sur le but qu'il poursuivait par cette publication, à savoir « de désapprendre à ses frères bulgares la prononciation serbe des mots bulgares » (x).
Un des plus acharnés chauvins bulgares, Offeicoff (pseudonyme de M. Sopoff, ancien secrétaire de l’exarque bulgare et ancien consul bulgare à Salonique), avait publié,;sen 1888, un livre en français dans lequel il s’efforçait de démontrer le bien fondé des prétentions bulgares sur la Macédoine. Quoique essentiellement tendancieux, ce livre ayoue que les Macédoniens, avant la création de l’exarchat, éfaient dénués de conscience nationale (2).
M. Stambouloff, fameux homme d'Etat bulgare, « n'aimait pas les Macédoniens à cause de leur trahison et de leur manque total de sentiment patriotique (lisez sentiment bulgare) » (3).
On pourrait citer de nombreux exemples à l’appui de la thèse que les Bulgares connaissaient très bien le caractère non bulgare des Macédoniens. Cependant, nous nous contenterons de n'en donner qu'un seul encore. Il est tiré d’un livre bulgare où se trouvent exposés, d’après les impressions recueillies sur place, le point de vue bulgare dans la question de la Macédoine et le programme
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bulgare à réaliser dans ceite province. Ce livre, publié
(1) P° Draganoff, Ivestija S: P. Slayjanskago Blagotvoritelnago . Obcestva, 1888, cité par St. Protic dans « Macedonia » p.13.
(2) Offeicoff, la Macédoine, Philipopoli, 1888, p. 45.
(3) « He (Stambouloff) also grewto dislike the Macedonians on account of their tréachery and want of real sense of patriotism. » (M. Stambouloff, par À Hulme Beaman, London, 1895, p. 40.
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