La patrie Serbe
30 LA PATRIE SERBE
rentueuses. Un pont liait les deux berges. La bravoure et l'ardeur de Manuel ignoraient la prudence ; l'empereur saisit le drapeau qui précédait ses légions et se lança au galop sur le pont. L'aspect de ce cayalier de haute taille qui levait fougueusement au-dessus de sa tête l'insigne de Byzance, effaroucha les ennemis. Derrière le prince accouraient ses plus braves officiers. Serbes et Hongrois se replièrent sur des positions plus favorables, puis faisant volte-face attendirentle choc. Le sang commençait à couler vers le ileuve aux rosissantes moirures. Manuel fut vainqueur.et dans le traité qui suivit, le souverain serbe promettait deux mille soldats aux expéditions qui auraient lieu en Occident eb cinq cents hommes pour celles d'Asie.
Tout d'abord les Serbes ne murmurèrent pas, mais bientôt leur prince, Primislas rejeta l'autorité grecque. Manuel entra en Serbie, les habitants n'essayèrent pas d’entraver sa marche. Arraché du trône par l'omnipotente volonté de l'empereur, Primislas se vit remplacé par son frère Belusis. Ce prince, peu ambitieux, préférail une vie paisible au souci du pouvoir; il ne tarda pas à prier un autre de ses frères : Désa, de prendre les rênes du gouvernement. Désa ne voulut plus se reconnaître le vassal de Manuel. Ses démêlés avec l'Empereur se terminèrent par une étroite captivité.
Nous atteignons l'époque des Némania. Avant de parler de cette glorieuse dynastie, jetons un coup d'œil en arrière.
Les territoires du nord occupés par les Serbes avaient été unis à l'empire Allemand par Charlemagne. De petits Etats autonomes se formèrent sous la domination germanique:
En 976 le duthé de Carinthie avait été créé et placé sous la couronne de la famille allemande d'Eppenstein.