La patrie Serbe

_3Æ LA PATRIE SERBE

sagement vers Byzance, assoupie sur le duvet des coussins.

À Ja mort du vieux kral, régna Dragoutin l'aîné qui boitait. Il ne resta que trois ans sur le trône, durant ce court laps de temps il travailla beaucoup à pacifier le royaume, Intéressé par les questions juridiques, il réprima sévèrement le vol et l'usure. En 1275 il abdiqua en faveur d'Etienne VI Miloutin. Il se réservait le gouvernement d'une partie de la Bosnie, de la Macédoine, de l'Albanie et de plusieurs autres territoires...

Miloutin fut un grand souverain. Sous sa direction le commerce s'activa, les mines d'or et de cuivre du royaume furent vigoureusement exploitées. Durazzo et Saint-Jean de Medua devinrent des ports, où sans cesse, telles de diligentes abeilles, les bateaux entraient et sortaient chargés du butin de leurs riches marchandises. Les relations étaient surtout intimes avec Venise et Raguse. Tournant aussi ses regards vers son armée, le roi la rendit puissante. Le règne de ce prince fut long et prospère, mais des guerres le troublèrent. Dragoutin en mourant lui avait laissé des contrées sagement administrées. Miloutin eut pourtant le chagrin de céder la Matchva et Belgrade aux Hongrois.

Cette malheureuse ville de Belgrade était constam-

. ment attaquée. Les princes français et italiens partirent

en guerre contre l'empire d'Orient. Charles d'Anjou se joignit aux Ilyriens. Un de ses commandants, Salomon Rossi, né sur la terre de Provence, fit débuter les hostilités en assiégeant Belgrade. La pauvre ville regardait tristement son image dans le frémissant Danube. Les lances hér issaient ses murailles, la poix brûlante coulait des machicoulis et des créneaux sur les soldats latins acharnés à escalader les remparts. Des nuées de flèches passaient comme des vols d'oiseaux migrateurs dans le