La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

BREFS DE PIE VI

Au sujet des décrets rendus par l’Assemblée constituante sur les matières ecclésiastiques

Avertissement, — Dès le mois de juillet 1790, le Pape Pie VI, dans plusieurs lettres particulières adressées à des évêques ou archevêques de France, avait désapprouvé les nouveaux décrets émanés de l'Assemblée nationale.

Mais il ajourna pendant plusieurs mois la déclaration publique de son jugement contre la Constitution civile du clergé. — Sans doute la perspective d’une rupture complète lui répugnait et il cherchait à gagner du temps.

Le Bref « Quod aliquantum », du 10 mars 1791, laissait encore quelque espoir de conciliation. Le Bref « Charitas », du 13 avril suivant, est la condamnation formelle de l’œuvre ecclésiastique de la Constituante : il consacre en quelque sorte le schisme entre Rome et la nouvelle église constitutionnelle. L'importance de ces deux documents est donc capitale. C’est pourquoi nous en avons extrait les passages les plus saillants, qui sont reproduits ici textuellement ; le reste est fidèlement résumé.

Le premier de ces brefs est très long, tous les deux sont quelque peu diffus, Aussi,pour les présenter au lecteur avec toute la clarté désirable, nous les avons divisés arbitrairement en paragraphes, et nous avons indiqué par des titres l’objet de chaque paragraphe.

Enfin, nous donnons une courte analyse d’un 3° bref, contre la Constitution civile, celui du 19 mars 1792.

Nous nous sommes servis de la traduction de l'abbé Guillon, dans {a « collection générale des Brefs et instructions de N. T. S. P. le pape Pie VI, relatifs à la Révolution française » (Bibliothèque de la ville de Paris, Hôtel Saint-Fargeau).