La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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tude. Ce que la raison ne peut faire aujourd’hui, le temps et de nouvelles lumières le feront demain. « Toute religion, dit Condorcet, qu’on se permet de défendre comme une croyance qu'il est utile de laisser au peuple, ne peut plus espérer qu'une agonie plus ou moins longue ».

L'Eglise catholique ira rejoindre les autres vestiges du passé. On peut même prévoir que, longtemps après sa disparition, l’influence païenne de la culture gréco-latine se fera sentir encore dans le monde civilisé. La gloire des Grecs sera d'avoir imaginé, dans une religion de Beauté, des mythes qui poétisent les choses naturelles et qui subsistent toujours, en dehors de toute superstition chez les hommes éclairés. Dans l'immortelle Aphrodite « née de l’'écume de la mer », nous voyons la plus belle incarnation de l'amour ; dans Dyonisos, l'ivresse de la vie. Le grand Pan, si cher aux bergers de l’'Arcadie, symbolise toute la puissance de L'Univers, toute la poésie de la Nature.

Le Catholicisme, lui, ne divinise pas la Nature : au contraire il la regarde plutôt avec défiance. Issue d’une petite secte juive qui condamnait les pratiques des Pharisiens et les iniquités de Jérusalem, l'Eglise ca-