La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives
CHAPITRE IV
Les Congrégations Religieuses
. Faire vœu d’obéissance, c'est renoncer à la prérogative inaliénable de l'homme, la liberté. — Diderot : la Religieuse. »
Vis-à-vis des congrégations religieuses, l’Assemblée constituante eut une politique radicale. Sous l’ancien régime, ces congrégations jouissaient de privilèges exagérés ; le plus souvent, elles n'étaient même pas soumises à la juridiction de l'ordinaire. Leur puissance était telle qu’elles formaient vraiment un élat dans l’état. Chose honteuse, à la fin de ce 18: siècle qu'illustra Voltaire, le clergé régulier possédait encore des serfs. A lui tout seul, le chapitre de SaintClaude en avait quinze mille. Aussi les décrets libérateurs de la Constituante arrivèrent comme un rayon de lumière aux malheureux paysans du Jura. Ils députèrent l’un d'eux, Jean Jacob, respectable vieillard de plus de cent ans, pour remercier l’Assemblée d'avoir adouci leur sort. Ce délégué vénérable, qui, durant sa longue vie, avait vu plusieurs générations opprimées, se présenta devant les députés, entouré de ses enfants. L’émotion fut générale, toute l’Assem-