La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
PRÉFACE. XI
Je le répète, on entend souvent le mot d’impartialité de telle manière qu’il ne répond qu’à une chose impraticable. Ce qu'on doit au public et à soi-même, c’est d'aborder son sujet, d'entreprendre son étude sans parti pris religieux ou politique; il faut s'assurer qu'on n’a dans l'esprit ni une thèse préalable, ni un préjugé. Et cela n’est pas impossible, Mais ne pas juger et sentir au fur et à mesure qu'on voit les choses se dérouler et, quand on est au bout du rouleau, ne pas avoir des opinions nettes et des sentiments prononcés, hostiles ou sympathiques, encore une fois c’est impossible. Au fond, sans s’en douter, le public voudrait qu’on lui dissimulât ses sentiments : c’est là qu'il est dans l’erreur. —Il reste pour l'historien à tenir une conduite qui remplace l’impartialité impraticable; c’est de parler en toute franchise, toute ouverture de cœur; de s’abandonner à sa sensibilité, par quoi le lecteur est averti. et se garde contre toute surprise, s'il le veut bien.
Et voici encore quelque chose qui est une suppléance à l'impartialité, — c'est de dire ce qu’on est en somme.
Républicain dès la jeunesse, je le suis resté, pour de meilleures raisons, je pense, et non sans me débarrasser de quelques illusions — démocrate également, mais avec des amendements de mon cru. — Socialiste ? Cela dépend de la définition. Je crois à la nécessité, et du reste à l'avenir de profondes modilications dans notre régime économique, dans la constitution même de la propriété individuelle. Avec cela très individualiste, partisan très chaud de l'initiative collective et individuelle, je vois, avec une espérance charmée, naître et s'étendre chez nous un goût et une confiance trop longtemps inconnus, la confiance dans l’activité spontanée, libre, extra-gouvernementale. Sociétés, syndicats, confédérations, sont, à mon sens, les p ] sances et les formes de l'avenir qui se lève et mo Sur
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l'horizon. Elles seront bienfaisantes ces puissance