La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

8 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

« Arrestation de Duveyrier, ex-collaborateur de Bailly, et de M. de Monneron (banquier). »

28 août. — « On donne des ordres à toutes les sections pour faire arrêter tous les malveillants dans les quarante-huit heures. Passé ce délai, les barrières seront ouvertes. » — Les malveillants à l’égard de qui, ou de quoi? Un grand nombre de députés sont assez malveillants à l'égard de la Commune ; les sections seraient-elles autorisées pour cela à arrêter ces députés?

« On désarmera toutes les personnes suspectes. » Malveillants, suspects, cela s'équivaut.

Sont-ce là toutes les arrestations qu’ait opérées, jusqu’à cette date du 28 août, le Conseil général? Pas précisément. Deux fois, outre ces arrestations nominatives, le procès-verbal porte celte mention : « Arrestations de personnes peu connues du public ». Combien sont-elles ces personnes inconnues du public? On ne le dit pas et on ne se soucie pas de les faire connaitre.

À cette date du 28 août, nous sommes à la veille d’un nouveau système d’arrestations, qui s'annonce d’ailleurs dans les dernières phrases par nous citées, système bien plus grandiose. Mais avant d'exposer les faits des 29 et 30 août, il nous faut savoir jusqu'à quel point les lois de l'époque donnent à la Municipalité de Paris le pouvoir de faire tant d'arrestations.

La loi des 21 octobre-21 novembre 1789, complémentée par la loi des 27 juillet-3 août 1791, donnait aux municipalités le droit de requérir la force armée. Elle les chargeait ainsi, exclusivement, de la fonction redoutable de réprimer les émeutes et les troubles populaires.

Dès avant le 10 août, la Législative avait pensé à faire une