La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 299

répète ». (Zndignation générale.) — Indignation de Marat : « Il est atroce que ces gens-là parlent de liberté d'opinion, et ne veuillent pas me laisser la mienne; c'est atroce! »

Marat réclame énergiquement la liberté des opinions, et son opinion, à lui, est qu'il faut couper la tête à 270 000 individus à raison de leurs opinions. Après cela Marat estime que la Convention n’entend rien à la liberté des opinions. Rappelonsnous que Marat, oracle du comité de surveillance de la Commune, a poussé dès le lendemain du 10 avril à la suppression des journaux dits inciviques, à la confiscation de leurs presses et qu'il a reçu sa bonne part des presses et caractères confisqués : Marat estime que, au rebours de la Convention, la Commune entend très bien la liberté des opinions.

Sur l'affaire spéciale dénoncée par Barbaroux, Marat donne ensuite des explications qui sont à peu près des aveux. Il a fait l'invitation à déjeuner, il a fait la visite à la caserne, il a enfin parlé des dragons, comme Barbaroux l’a rapporté. Mais il finit dignement son discours en répétant son propos qu'il faut faire tomber des têtes en quantité : « C'est la confession de son cœur ». Il demande en plus que Roland soit décrété d'accusation.

La Convention renvoie à son comité de süreté générale la dénonciation faite contre le ministre de l'Intérieur. Elle charge le ministre des Contributions publiques et de l'Intérieur de lui rendre compte des faits qui ont.amené cette dénonciation, afin de découvrir les coupables, qui, en s'opposant indirectement à l'exécution des lois, ont empêché la découverte des fabrications de faux assignats. Disposition menaçante pour Marat. Cela pouvait aboutir à une mise en accusation devant le tribunal criminel de Paris. Et il semblait bien que tel fut, en effet, à ce moment, le vœu de la majorité conventionnelle. Séance du 25 octobre. — Barbaroux dénonce un arrêté de la Commune « par lequel celle-ci ordonne l'impression