La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

358 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

encore (rirondin, quoique ami privé de plusieurs d’entre eux. Ce que j’en dis, c’est pour qu'on ne mette pas, injustement, l’indulgence de Pétion, pour septembre, au compte des Girondins.

Finalement la Convention passe à l’ordre du jour motivé sur ce que les bataillons déjà organisés ont, par un décret antérieur, été mis à la disposition du ministre de la Guerre. La question des volontaires, non encore organisés en bataillons, est réservée, semble-t-il. Mais il me paraît évident que cette situation permet au ministre — en organisant, rapidement et d’une façon quelconque les susdits bataillons, de contrarier les desseins de l’Assemblée et de satisfaire aux désirs de la Commune. A quoi il est. fort disposé.

16 novembre. — Un membre annonce que, au mépris du décret de l’Assemblée, ordre a été donné par le ministre de la Guerre de faire partir pour la frontière des volontaires départementaux, venus à Paris pour le garder. Il cite, en preuve, la lettre suivante adressée aux volontaires du Lot :

« Le général (Berruyer), désirant accélérer votre départ, me charge de vous prévenir que vous faites partie de 8 compagnies qui forment un bataillon et que vous devez voustrouver sur la terrasse du Luxembourg, pour nommer vos officiers conformément à l'ordonnance; signé : Gobbin. »

Le membre en question demande que le commandant général soit mandé à la barre pour rendre compte de sa conduite.

Rouyer dénonce deux autres faits semblables. IL demande, lui, que le ministre de la Guerre vienne rendre compte.

Thuriot, défenseur ordinaire de la Commune et par conséquent du ministre Pache, lequel obéit aux injonctions de la Commune : « Il est bien étonnant que des citoyens fassent ici le procès à un ministre qui exécute les lois. Lorsque des Français sont sous les armes, ils doivent obéir au ministre de la Guerre... Un grand nombre de ces citoyens sont venus à Paris, par l'effet de sollicitations coupables... Oui, coupa-