La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
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d’ailleurs au nom du comité et point en son nom personnel.
Le comité, par l'organe de Piorry, propose donc et fait. adopter à la Convention le décret suivant :
1° Les sections de Paris nommeront dans (rois jours 132 citoyens qui, avec les 12 municipaux actuellement en exercice, formeront le Conseil général de la Commune et le corps municipal, provisoirement.
2° Chaque section nommera 3 membres: celles qui se trouveront avoir fourni un ou deux des officiers municipaux actuellement en exercice, n’auront qu'à compléter le nombre de trois.
3° Les élections seront faites par un seul tour de scrutin et à la pluralité relative des suffrages.
4° Le Conseil général provisoire nommera, dans Les 3 jours, les 48 membres qui doivent former le corps municipal.
Plusieurs fois, nous l’avons vu, provoquée par quelque acte audacieux ou quelque insolence intolérable, soulevée dans une sorte d'émeute parlementaire, l’Assemblée avait prononcé sur la Commune la condamnation la plus énergique ; elle l’avait tuée légalement, mais jamais le décret mortel n'avait été exécuté. L'Assemblée, à la minute suprême, avait reculé, elle s’était trouvée trop hardie. — Et maintenant, tout d’un coup, sans éclat, sans discussion, à la suite d’une communication faite sans bruit par le Corps municipal, d'un rapport débité avec simplicité par un membre obscur, voici que la Convention décrète, et pour de bon cette fois, La dissolution de la Commune du 10 août, et des élections à brève échance. Ces imprévus étonnants arrivent avec les corps collectifs. Nous en voyons encore, de temps à autre, quelque exemple avec nos Chambres. Tel ministère qui hier assiégé avec grand tumulte et fracas, sortit plus brillant de cet orage, tombe aujourd’hui à la suite d’un incident, et disparait comme un flambeau qu’on souffle. — Notons encore que cette Commune qui faisait la redoutable, l'intangible, fut enlevée d'un simple geste, sans que le peuple